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Libération

Canada: aux urnes pour perpétuer l'ère Chrétien.

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Elections anticipées où le Premier ministre sortant est favori.
publié le 27 novembre 2000 à 7h04

Montréal correspondance

Au terme de cinq semaines d'une campagne électorale sans grand relief, c'est avec un enthousiasme pour le moins modéré que les Canadiens vont se rendre aux urnes aujourd'hui. Invités à élire les 301 députés de la Chambre des communes d'Ottawa et à choisir leur Premier ministre, ils semblent toujours s'interroger sur le bien-fondé de la tenue de ces élections anticipées.

Car en déclenchant ce processus électoral, moins de trois ans et demi après avoir obtenu son deuxième mandat à la tête du pays, le Premier ministre, Jean Chrétien, ne réagissait pas à une quelconque crise politique mais, selon ses adversaires, à des préoccupations électoralistes. Bénéficiant de sondages très favorables, surtout après la vague d'émotion suscitée dans le pays par la mort de l'ancien Premier ministre Pierre-Elliott Trudeau, son mentor, le chef du Parti libéral a voulu profiter de ce climat propice pour demander aux Canadiens de lui accorder leur confiance pour la troisième fois en sept ans.

La décision du Premier ministre visait aussi à couper l'herbe sous le pied de ses adversaires politiques, en particulier le chef de l'Alliance canadienne, Stockwell Day. Inquiet de la popularité croissante du nouveau chef de l'opposition, Jean Chrétien a agi rapidement. Le 18 octobre, son ministre des Finances, Paul Martin, a révélé un excédent budgétaire inattendu, annoncé des baisses d'impôts de près de 30 milliards de dollars (150 milliards de francs) ainsi qu'un programme de réduction