A dix jours du sommet qui s'ouvre le 7 décembre à Nice, Libération passe chaque jour en revue un aspect
du débat que suscite, ici et ailleurs, la nouvelle réforme des institutions de l'Union. Son enjeu: préparer l'Europe à fonctionner après l'élargissement, lorsque ses membres
seront 27 ou 30.
Un mois avant le Conseil européen d'Amsterdam de juin 1997, trois citoyens de l'Union sur quatre disaient n'avoir jamais entendu parler de la «Conférence intergouvernementale» (CIG), qui battait alors son plein pour réformer le traité de Maastricht. A la veille du sommet de Nice, la Commission européenne ne s'est pas risquée au même sondage: «On devait s'attendre à des résultats trop catastrophiques!», plaisante-t-on à Bruxelles. Boutade, mais aussi aveu de l'énorme déficit d'information qui continue d'entourer ces grandes négociations à huis clos entre membres de l'UE. «L'Europe qui avance en crabe, ça ne va plus», clame Anne-Marie Idrac, la présidente du Mouvement européen français.
Loin des «gens». Le slogan du «déficit démocratique» a beau être dans toutes les bouches depuis la «leçon de Maastricht» en 1992 la claque des électeurs danois et, dans une moindre mesure, français à un traité négocié en catimini , nul ne dément que cette CIG s'est encore déroulée très, très loin des «gens». Un jour devant des protestants d'Irlande du Nord, la semaine suivante face à des agriculteurs est-allemands, avant de filer en Espagne, en Grèce, en Pologne ou en Hongrie, Michel Barnier, le commissair