D'après les sondages de sortie d'urnes des deux principaux instituts de sondage roumains, diffusés hier soir, Ion Iliescu (PDSR) serait en tête de la présidentielle avec 37 % des voix. Corneliu Vadim Tudor, le leader de l'extrême droite, arriverait second avec 27 % des suffrages.
Bucarest envoyé spécial
Le siège de l'hebdomadaire Romania Mare («Grande Roumanie») est installé dans une aile de l'ex-palais de la culture, pompeuse bâtisse à la soviétique désormais déglinguée, dont les interminables couloirs hébergent des dizaines de chiens errants. Fondateur du journal et président du parti du même nom (PRM), Corneliu Vadim Tudor, 51 ans, les nourrit régulièrement. «Un chrétien ne peut qu'aimer les animaux», explique le leader ultranationaliste, qui répète volontiers «être illuminé par Dieu pour sauver la nation». Son bureau est recouvert de photos de chiens, genre calendrier des postes. Au mur trône un portrait en pied de Vlad l'Empaleur, qui inspira la légende de Dracula. Carrure de déménageur et grosse Rolex d'or au poignet, l'ancien chantre des époux Ceausescu reconverti dans le populisme xénophobe a fait de la provocation un fructueux fonds de commerce politique.
Formules chocs. C'est un démagogue fort en gueule, comme le Russe Jirinovski ou le Français Le Pen, qu'il avait reçu à Bucarest. Orateur redoutable, il affectionne les formules chocs. «Il faut gouverner ce pays à la mitrailleuse», lançait-il, il y a quelques mois, évoquant aussi «des exécutions publiques dans les stad