Menu
Libération

Pas d'issue avant décembre.

Article réservé aux abonnés
La Cour suprême fédérale se réunira vendredi.
publié le 27 novembre 2000 à 7h04

New York de notre correspondant

Qui se souvient encore d'Hermann Hollerith? Jusqu'à récemment, aucun Américain ou presque n'avait entendu parler de ce statisticien du bureau du recensement, dont on sait seulement qu'il était «timide et besogneux». Il y a cent dix ans exactement, Hermann Hollerith inventait le premier bulletin à «perforations». Il hérite aujourd'hui du titre peu glorieux de «père du chad», ce fameux confetti qui tombe ou ne tombe pas, suivant les cas, et qui donne la migraine à George W. Bush et à Al Gore.

Tribunaux en lice. Vingt jours après que les Américains ont voté sans pour autant désigner un président, tous les historiens sont d'accord: l'élection 2000 est la plus folle que le pays ait jamais connue. Il y a ceux qui évoquent le «bug du millénaire». D'autres, plus sérieux, estiment que c'est la course la plus serrée depuis 1876. Il y a cent vingt-quatre ans, Samuel Tilden, le gouverneur démocrate de New York, avait cru un moment à la victoire, alors qu'il était en tête dans les suffrages populaires. C'était évidemment sans compter sur le Collège électoral, qui donna la victoire au républicain Rutherford B. Hayes. Tilden réclama un recomptage dans trois Etats du Sud, dont la Floride. Un chemin suivi depuis par un certain Al Gore. En 1876 toutefois, malgré le tumulte, les tribunaux n'avaient pas la place qu'ils occupent actuellement depuis plus de deux semaines dans l'élection du 43e président des Etats-Unis: le prochain locataire de la Maison Blanche devra