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Libération

Quand Pinochet «assume» et compatit..

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Le général a déclaré «adhérer» à une liturgie du pardon.
publié le 27 novembre 2000 à 7h04

Santiago de notre correspondant

Augusto Pinochet s'est joint aux principaux évêques chiliens pour un acte de contrition contesté par les associations des victimes de la dictature. Lors d'une cérémonie samedi dans la cathédrale de Santiago, les ecclésiastiques ont demandé pardon pour toutes les violations des droits de l'homme commises au cours de l'histoire du Chili. Augusto Pinochet, «souffrant», s'était fait excuser mais a envoyé une lettre affirmant qu'il «adhérait» à la «liturgie du pardon» et pensait «avec douleur aux souffrances que ressentent et qu'ont subies tant de Chiliens». La veille, dans un message adressé à ses sympathisants réunis à l'occasion de son 85e anniversaire, il avait assumé, «en tant que président de la République, tous les faits que l'on dit avoir été commis par les forces armées».

Justice. A l'extérieur de la cathédrale, des dizaines de manifestants brandissaient des photos d'opposants exécutés, en scandant des slogans demandant la justice et pas seulement le pardon.

Les deux derniers anniversaires d'Augusto Pinochet avaient été gâchés par les autorités britanniques, qui maintenaient l'ancien dictateur en détention. Cette fois, c'est la justice argentine qui trouble la fête en réclamant son extradition, demande assortie d'un ordre de détention. Cette requête s'inscrit dans le cadre de l'enquête sur la mort du général chilien Carlos Prats, prédécesseur de Pinochet à la tête des forces armées, et de son épouse. Quelques jours après le coup d'Etat, le co