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Libération

Couple au bord de la crise de nerfs

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Les Allemands sont excédés par la présidence française de l'UE.
publié le 28 novembre 2000 à 7h12

Berlin de notre correspondante

Depuis quelques jours, diplomates et journaux allemands tirent en rafale sur la présidence française de l'Union. «Une présidence plus française que présidentielle», «des réunions mal préparées», se plaint-on à Berlin, à l'approche du sommet de Nice, censé réformer les institutions européennes. Die Zeit a été l'un des premiers à dégainer, avec un portrait du ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, titré «L'orgueilleux»: avec sa voix douce, il ferait mieux d'animer des émissions radio de nuit, raillait l'hebdomadaire. Avec la même verve, l'article s'en prenait autant au «jacobinisme bien tempéré» de Lionel Jospin qu'à Jacques Chirac, «l'Européen qui pense plutôt national».

Puis tous les grands médias allemands sont allés à la curée. Pour le Spiegel, la France a ainsi le don de «suggérer l'entente en empêchant simplement que l'on parle» des problèmes. Par exemple, sur l'extension des sujets décidés à la majorité qualifiée (au lieu de l'unanimité), la présidence n'aurait abordé que des domaines accessoires, comme la couleur rose ou bleue des formulaires européens, accuse le Spiegel.

«Mal préparé». Ce que les diplomates français dénoncent comme une «campagne de presse» repose sur un agacement bien réel de leurs homologues allemands. Une des premières réunions préparatoires de Nice, en juillet à Bruxelles, les a tellement énervés («Il a fallu plus d'une demi-heure pour obtenir une traduction en allemand», «On n'a fait qu'échanger les positi