Dans la foulée de Helsinki, Copenhague et Stockholm, Jacques Chirac fait cet après-midi une escale de
150 minutes à Vienne. Ce ne sera pas l'étape la plus plaisante de sa «tournée des capitales» avant le sommet de Nice: le chef de l'Etat français fut en effet le principal artisan des sanctions infligées à l'Autriche en février après l'entrée de l'extrême droite au gouvernement. Des sanctions qu'il a levées manifestement à contre-coeur, le 12 septembre, sous la pression de la plupart de ses homologues européens.
Vienne de notre correspondant
«Un stratège extraordinaire», «un homme politique aux nerfs d'acier», «un terrible joueur de poker». Tous les commentateurs autrichiens, même les plus à gauche, sont d'accord sur ce point: Wolfgang Schüssel, devenu chancelier grâce à une alliance avec l'extrême droite, a bluffé tout le monde. Cet éternel second de la politique nationale (dominée pendant trente ans par les sociaux-démocrates), ce chef sans charisme d'un parti conservateur en recul, plutôt ridicule avec son noeud papillon et ses airs de premier de la classe, a réussi le coup de force non seulement d'accéder au pouvoir, mais de devenir le numéro 1 du hit-parade politique aux yeux de ses concitoyens. «Tout cela, grâce à un parjure!», soulignent ses adversaires, en rappel de sa promesse non-tenue de passer dans l'opposition, au cas où son parti comme ce fut le cas reculerait à la troisième place aux législatives d'octobre 1999.
«Sérénité». La tempête européenne que son «pacte