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Libération

Un agenda pour étayer l'Europe sociale

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La France veut s'appuyer sur un calendrier afin d'éviter tout blocage.
publié le 28 novembre 2000 à 7h12

«La France a fait de l'Europe sociale une de ses priorités», a rappelé hier Lionel Jospin, devant l'ensemble des partenaires sociaux (patronat et syndicats) réunis au ministère de l'Emploi dans le cadre du Comité du dialogue social sur les questions européennes. «Nous nous sommes fixés trois ambitions», a précisé le Premier ministre à Ernest-Antoine Seillière (Medef), Nicole Notat (CFDT), Marc Blondel (FO) et Alain Deleu (CFTC), qui conduisaient personnellement les délégations de leurs organisations. «Avancer dans la construction d'une Europe plus solidaire», «promouvoir la création d'emplois de qualité» et «doter l'Union européenne d'un agenda social.»

C'est surtout ce dernier chapitre qui sera un enjeu à Nice. Hier, Elisabeth Guigou est partie pour Bruxelles présider pendant deux jours un sommet social informel, et emporter l'accord de principe des Quinze. Pas de problème pour les deux tiers des pays européens qui se sont ralliés à la conception française selon laquelle, rappelait hier la ministre de l'Emploi, la politique européenne doit «mieux articuler l'économique avec le monétaire, et le social avec l'économique». Les réticences viennent comme souvent d'outre-Manche.

La conception caritative qu'ont du social les Britanniques s'accommode mal de l'idée que Bruxelles puisse exiger que les législations nationales garantissent un socle commun de droits pour les salariés. Pour éviter un blocage, inévitable tant que la règle de la majorité qualifiée ne remplacera pas l'unanimi