New York de notre correspondant
A le voir déambuler dans les rues de Tallahassee, on se dit que l'homme ne paie pas de mine. A 59 ans, celui qui est peut-être devenu l'avocat le plus connu d'Amérique n'a guère les attributs vestimentaires de la profession. Aux costumes rutilants, il préfère les blazers bon marché et les cravates en laine démodées. Mais branchez un micro et voilà David Boies en action. Face à un juge ou aux caméras de télévision, il s'illumine. Avec la précision d'un laser, il transforme les cas les plus compliqués en un plaidoyer sans faille. Il n'a pas un mot de trop, ne bafouille pas, garde son rythme fou. Et trouve aussi le temps de sourire.
Star incontestable. Depuis maintenant trois semaines, celui qui a façonné la victoire du département de la Justice dans le procès Microsoft est donc devenu l'incontestable vedette de Floride. Pendant quelques jours, on a bien vu Warren Christopher, l'ancien secrétaire d'Etat, se faire le porte-parole d'Al Gore, puis ce fut au tour de William Daley, le directeur de campagne, mais désormais, David Boies s'impose de facto comme «le» représentant du vice-président dans le Sunshine State. C'est lui qui donne les conférences de presse, lui qui a préparé l'argumentaire déposé hier devant la Cour suprême des Etats-Unis, lui qui a tenu la dragée haute, la semaine dernière, aux sept juges de la Cour suprême de Floride. Du côté de Bush, au contraire, aucun avocat n'a su se distinguer. «Boies est la star incontestable du show prési