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Libération

Bucarest et les sirènes extrémistes

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Le vote ultranationaliste pourrait fermer les portes de l'UE à la Roumanie.
publié le 30 novembre 2000 à 7h18

Au lendemain des élections qui ont donné 27 % des voix à l'extrême droite nationaliste et xénophobe de Corneliu Vadim Tudor, la Roumanie sera à Nice le 7 décembre avec les onze autres pays promis à l'adhésion. Une présence d'autant plus détonante que les Quinze, encore marqués par l'affaire des sanctions contre l'Autriche, proclameront solennellement la Charte des droits fondamentaux qui les unissent, fondée sur «les valeurs universelles de dignité humaine, de liberté, d'égalité et de solidarité»... Dans son écrasante majorité, la population roumaine souhaite entrer au plus vite dans l'Union. «Bon nombre de ceux qui ont voté Tudor, par ras le bol, rêvent aussi d'Europe, mais ils ignorent en toute naïveté que c'est contradictoire», déplore le sociologue Alin Teodorescu, président de l'institut de sondage Imas, inquiet de cette schizophrénie.

De fait, la «leçon autrichienne» ­ la mise au ban de Vienne, par ses quatorze partenaires de l'UE, après l'entrée au gouvernement du FP÷ de Jörg Haider ­ n'a guère dépassé le cercle des élites roumaines. Arrivé en tête des élections, le Parti de la démocratie sociale roumaine de Ion Iliescu (PDSR, ex-communiste) gouvernait sans états d'âme, il y a quatre ans, avec l'appui de Tudor. Il jure aujourd'hui qu'il n'est plus question d'avoir de si douteux partenaires. «Ce parti et en premier lieu son leader représentent un réel danger pour la démocratie. Les Européens considèrent justement que leurs présences dans une équipe gouvernementale serai