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Libération

Une entreprise japonaise va indemniser les travailleurs forcés chinois.

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Création d'un fonds d'aide pour un millier d'anciens esclaves de 1939-45.
publié le 30 novembre 2000 à 7h19

Tokyo de notre correspondant

Une brèche s'est ouverte hier dans le mur d'indifférence que le Japon continue d'opposer aux victimes d'atrocités commises par son armée et ses entreprises avant et durant la Seconde Guerre mondiale. Pour la première fois, une compagnie de travaux publics a créé hier un fonds d'aide pour un millier de travailleurs chinois contraints de travailler comme esclaves au nord de l'archipel, en 1944-1945. Les dirigeants de Kojima Corporation ont alloué 4,6 millions de dollars pour dédommager les survivants et les familles des personnes décédées ayant travaillé dans la mine de plomb d'Akita.

Silence. Il y a plus de dix ans, onze plaintes avaient été déposées par des survivants. Jusque-là, les rares dédommagements obtenus l'avaient été à titre individuel, contre l'engagement à garder le silence. Le constructeur japonais a toutefois refusé de reconnaître sa responsabilité dans les exactions commises à Akita. «La seule façon de guérir les plaies du passé est de le regarder en face, ce que refusent encore les entreprises et les autorités politiques japonaises», regrette Shigeru Tokoi, l'un des avocats des victimes. Parmi les 986 prisonniers de guerre chinois déportés à Akita, plus de 400 y périrent d'épuisement. Au total, les historiens estiment que plus de 40 000 prisonniers chinois furent réduits au travail forcé dans l'archipel. Pour le gouvernement, toutes ces questions ont été réglées par les traités bilatéraux de l'après-guerre.

«Jurisprudence». Deux congl