Jérusalem
de notre correspondante
On peut penser ce que l'on veut d'Ehud Barak, on ne peut pas lui nier une obstination et un culot déconcertants. Au fond du trou en début de semaine, le Premier ministre israélien faisait vendredi la une de tous les journaux, apparaissant même rigolard sur celle du quotidien Ha'aretz, bras en équerre, poing serré, la main gauche tâtant son biceps droit, l'air de dire: «J'y suis arrivé, je suis le plus fort!...»
«Serrer les rangs.» Certes, le chef du gouvernement n'a remporté qu'une semi-victoire dans la nuit de jeudi à vendredi quand le comité central du Parti travailliste, réuni en urgence pour désigner le candidat aux prochaines élections, a appelé ses membres «à serrer les rangs derrière le Premier ministre dans la bataille militaire et diplomatique dans laquelle il est engagé», tout en se refusant à écarter la possibilité d'autres candidatures pour la direction du parti et le poste de Premier ministre. Mais, quand on sait l'état dans lequel Ehud Barak a mis le pays depuis son arrivée au pouvoir il y a un an et demi (classe politique fracassée, processus de paix en miettes, guerre ouverte avec les Palestiniens, confiance rompue avec la communauté internationale...), cette semi-victoire a des allures de vrai triomphe. A quelques mois à peine du scrutin, le Parti travailliste a, semble-t-il, jugé trop risqué de faire émerger un autre leader pour mener la bataille.
C'est que les rivaux potentiels de Barak ont bien du mal à s'imposer. Ils sont au