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Libération

Bush et Gore courtisent la Cour suprême fédérale.

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Pas de décision avant le début de la semaine.
publié le 2 décembre 2000 à 7h25

Washington

de notre correspondant

A 10 heures précises, l'aboyeur a lancé: «Oyez, oyez, oyez! (en français dans le texte, ndlr) Toutes les personnes qui se présentent devant l'honorable Cour suprême des Etats-Unis doivent se rapprocher et prêter attention à la cour, qui siège maintenant...» Derrière les colonnes de leur temple, à l'abri des clameurs de quelques milliers de manifestants des deux bords, les neuf juges de la Cour suprême ont écouté les avocats du camp républicain puis ceux du camp démocrate, les bombardant de questions, leur coupant souvent la parole. Au nom de George W. Bush, le ténor du barreau Theodore Olson a expliqué que la Cour suprême de Floride avait, «deux semaines après l'élection, détourné et, de fait, réécrit les lois». Selon lui, lorsque celle-ci a autorisé la poursuite des décomptes des voix au-delà du délai légal, elle s'est substituée au législateur de Floride qui, justement, avait, avec «soin et prudence», prévu cette date pour éviter les controverses interminables. «En quoi est-ce un problème fédéral?», ont insisté les juges, les uns après les autres. «Nous devons avoir le plus grand respect pour les cours des Etats qui interprètent la loi», a même estimé la juge Ruth Bader Ginsburg (nommée par Clinton), qui s'est demandé si l'équipe républicaine ne remettait pas en cause l'intégrité de la Cour suprême de Floride...

Retranchements. L'avocat de l'équipe démocrate, Laurence Tribe, professeur à Harvard, n'a pas été épargné. Il a défendu la thèse sel