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Libération

Côte-d'Ivoire: manifestations à risque

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Les pro-Ouattara vont protester contre son exclusion des législatives.
publié le 4 décembre 2000 à 7h28

Abidjan de notre correspondante

En Côte-d'Ivoire, un pas de plus vers un possible désastre a été franchi hier. Après l'invalidation, vendredi, de la candidature d'Alassane Ouattara à un siège de député et la décision de son parti de boycotter les législatives du 10 décembre, le gouvernement socialiste a interdit hier la marche de protestation de ses partisans. Le ministre de l'Intérieur, Emile Boga Doudou, a expliqué à la télévision que ses services n'avaient pas été régulièrement saisis d'une demande d'autorisation. En conséquence, les forces de l'ordre ne sont pas en mesure d'assurer la sécurité, notamment celle des manifestants. L'entretien qu'il a eu dans l'après-midi avec la numéro 2 du Rassemblement des républicains (RDR) de Ouattara n'a pas permis de résoudre ce hiatus administratif. Accusé de réception à l'appui, le RDR affirme avoir informé les autorités par fax dès samedi... Et il a décidé de maintenir l'appel à manifester aujourd'hui à Abidjan et dans tout le pays.

Affrontements en vue. La probabilité d'éviter une confrontation violente à l'échelle du pays s'amenuise donc considérablement. Les affrontements promettent d'être d'autant plus durs que les gendarmes et les militants du parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI), ont déjà brutalement réprimé les «alassanistes» le 26 octobre dernier, faisant des dizaines de morts parmi les Dioula, les musulmans du Nord. Le risque de batailles rangées entre partisans du nouveau président Gbagbo, un chrétien de l'Ou