Santiago de notre correspondant
Le spectre du Conseil de sécurité nationale (Cosena) hante le Chili depuis deux jours. Cette institution, constituée des plus hautes autorités militaires et civiles du pays, ne se réunit que de façon sporadique, lorsque la sécurité intérieure du pays est menacée. L'arrestation en Angleterre d'Augusto Pinochet en octobre 1998 avait justement entraîné la convocation à plusieurs reprises du Cosena afin d'analyser la situation judiciaire de l'ancien dictateur.
Réunion de crise. Les forces armées chiliennes estiment que la récente décision du juge Juan Guzman nécessite une nouvelle réunion de crise. Elles n'avaient jamais pensé que Pinochet puisse un jour être inculpé par la justice de son pays pour ses crimes commis pendant la dictature. Déplorant les conséquences de cette décision, le commandant en chef de l'armée, le général Ricardo Izurieta, a estimé que le Cosena pourrait être une «bonne option» en vue de rétablir un climat de confiance dans le pays. Les autorités chiliennes rétorquent que les institutions fonctionnent normalement dans le pays et que rien ne justifie la convocation du Cosena. Un point de vue qui reflète la volonté du président Ricardo Lagos, au pouvoir depuis neuf mois, de faire respecter l'indépendance des différents pouvoirs de l'Etat. Actuellement en visite officielle au Mexique, le président chilien affrontera à son retour, demain une situation délicate.
Juan Guzman a pris le pays par surprise en prononçant vendredi l'inculpa