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Libération

Trois hebdos interdits au Maroc.

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Ils ont mis en cause la gauche dans le putsch raté de 1972.
publié le 4 décembre 2000 à 7h28

Le gouvernement marocain a retrouvé des accents qu'on croyait révolus pour justifier l'interdiction, samedi, de trois hebdomadaires indépendants, le Journal, Assahifa et Demain. «Atteintes à la stabilité de l'Etat» et «attaques contre les fondements institutionnels sacrés du pays», ont lancé plusieurs journaux de la coalition gouvernementale, tandis que le Premier ministre Abderrahmane Youssoufi dénonçait une campagne «visant à faire avorter la démocratie». Cette réaction brutale du gouvernement, alors que le Palais semble se tenir à l'écart de cette affaire, trouve son origine dans la publication, le 25 novembre, par le Journal, d'un dossier affirmant que la gauche avait été mêlée au coup d'Etat manqué de 1972 contre Hassan II. Cet hebdomadaire en veut pour preuve une lettre non datée (qu'il publie) dans laquelle l'ancien opposant Mohamed Basri affirme qu'Abderrahim Bouâbid, aujourd'hui décédé et ancien premier secrétaire de l'USFP (principale formation gouvernementale), et Abderrahmane Youssoufi s'étaient entendus avec le général Oufkir.

Le commentaire d'Abraham Serfaty (qui a réclamé la démission de Youssoufi des postes de Premier ministre et de premier secrétaire de l'USFP) n'a fait qu'augmenter la colère du gouvernement. D'autant qu'Assahifa publiait à son tour la fameuse lettre de Mohamed Basri en arabe. Ce pavé dans la mare tombe au plus mal pour le gouvernement. Il risque en effet de renforcer ceux qui, au sein même de l'USFP, critiquent la politique du Premier minist