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Libération

Le référendum, cauchemar des europhiles danois.

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Après le non à l'euro, Copenhague veut éviter une consultation risquée sur le futur traité.
publié le 5 décembre 2000 à 7h32

Stockholm

de notre correspondant

Il est partout. Il peut se cacher dans un texte anodin, se coincer dans le repli du béret d'un soldat danois en mission au Kosovo, se glisser dans les bagages d'un travailleur turc d'Allemagne tenté par l'Etat-providence danois. Le spectre du référendum est partout. Il donne des sueurs froides aux politiciens danois et comme des nausées à leurs électeurs, déjà consultés six fois sur l'Europe depuis l'adhésion, en 1972. A l'approche du sommet de Nice, et du traité qui devrait en sortir, référendum égale maux de tête pour le gouvernement, encore traumatisé par le non à l'euro de 53,2 % des Danois le 28 septembre.

La Constitution impose de soumettre à un vote tout transfert de souveraineté. Soit le Parlement l'approuve par cinq sixièmes des voix, soit on organise un référendum.

Alertes répétées. Un mot épouvantail depuis le non des Danois à Maastricht en 1992, qui leur a valu quatre dérogations (sur la monnaie unique, la défense commune, la coopération judiciaire et la citoyenneté européenne). «Le gouvernement en a une peur panique, confie Niels Ersboell, ancien haut fonctionnaire à Bruxelles. Depuis le non à l'euro, il est prêt à toutes les concessions envers l'opposition pour éviter un nouveau référendum.»

Ces dernières semaines, l'alerte a été plusieurs fois donnée. Exemple: une proposition apparemment innocente de la présidence française en faveur d'une Cour européenne pour la propriété intellectuelle, afin de traiter les litiges de brevets. Les