Ozd envoyée spéciale
Ni porte ni gaz, une salle de bains dont la plomberie a été arrachée. Erzsébet Lakatos, 23 ans, squatte un toit de fortune avec ses deux enfants après avoir été expulsée d'un immeuble municipal où elle sous-louait une chambre. Elle vit dans la terreur d'être à nouveau délogée par un «commando» de la mairie. «Ils ont cassé tous mes meubles et ont emporté la télévision.» Depuis le printemps, une quarantaine de familles ont été expulsées dans la ville d'Ozd, dans le nord-est de la Hongrie. «Même les locataires en titre ont été mis dehors; tous sont tsiganes. Près de 200 familles sont menacées», explique Zsuzsa Balogh, présidente de l'Association des Roms du nord de la Hongrie.
Pour la mairie, des bâtiments proches du centre ville sont une aubaine alors que le marché de l'immobilier remonte. Ozd (47 000 habitants dont 20 % de Roms), ancien fleuron de la sidérurgie sous le socialisme, est une ville sinistrée. Depuis l'arrivée de General Electric qui a créé un millier d'emplois, on remarque une timide reprise. Les expulsions, depuis l'entrée en vigueur en mai d'une législation due à la Fidesz (droite conservatrice, principal parti du gouvernement), ne sont plus décidées par le tribunal mais par le secrétaire de mairie et menées en huit jours.
Racisme. «Les évictions de Roms sont devenues systématiques en Hongrie où le racisme, moins violent qu'en Roumanie ou en Bulgarie, n'en est pas moins dangereux», observe Dimitrina Petrova, directrice du Centre européen pour