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Libération
Analyse

Le musulman du Nord, symbole de toutes les brimades.

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Alassane Ouattara incarne une revanche possible.
publié le 6 décembre 2000 à 7h34

Comment un président civil à peine élu en est-il arrivé à employer les mêmes méthodes que son prédécesseur (un général apprenti dictateur) contre un adversaire politique ? De coup d'Etat militaire en coup d'Etat civil, la vie politique mouvementée de la Côte-d'Ivoire se résume à une seule obsession : l'éligibilité d'Alassane Dramane Ouattara, principal opposant, exclu de la présidentielle d'octobre et désormais des législatives du 10 décembre prochain.

«Mentalité de putschiste». Les acteurs changent et l'Histoire se répète. Le général Robert Gueï, l'ex-chef de la junte arrivé au pouvoir la nuit de Noël 1999, comme son successeur Laurent Gbagbo, devenu président élu le 25 octobre dernier, partagent une même méfiance à l'égard de Ouattara, considéré comme un usurpateur, un faux démocrate qui, grâce à son entregent d'ancien Premier ministre et de directeur adjoint du FMI, aurait berné la communauté internationale sur ses véritables intentions. «Je m'élève contre la mentalité de putschiste que développent certains de nos compatriotes», a ainsi martelé lundi soir à la télévision Laurent Gbagbo, visant clairement le leader du Rassemblement des républicains (RDR). «Le pouvoir s'acquiert par les urnes, je me battrai pour que la démocratie s'installe, je ne laisserai pas la Côte-d'Ivoire devenir un pays qui va de putsch en putsch», a averti le chef de l'Etat.

Après avoir chassé le général Gueï, Laurent Gbagbo voudrait donc se prémunir contre le prochain coup d'Etat : celui, supposé, d'