Abidjan de notre correspondante
Les affrontements entre militants du Rassemblement des républicains (RDR) du candidat évincé Alassane Ouattara et forces de l'ordre ont été à nouveau sanglants hier à Abidjan. Bilan de ces deux derniers jours : vingt morts, dont un policier et un gendarme, selon le ministère de l'Intérieur. Une trentaine selon le RDR. La veille au soir, le président Laurent Gbagbo avait «donné ordre aux policiers, aux gendarmes et aux militaires de toutes armes de s'opposer par tous les moyens aux semeurs de troubles». S'adressant à la population à la télévision, il a alors catégoriquement exclu de remettre en question la décision de la Cour suprême d'invalider la candidature de Ouattara aux législatives, décision qui avait mis le feu aux poudres dès lundi. «Au nom de l'indépendance de la justice», il fera appliquer l'arrêt de la plus haute juridiction ivoirienne. Par la force si nécessaire. Les élections législatives de dimanche prochain se dérouleront donc sous état d'urgence, décrété lundi soir. L'ONU a décidé de retirer ses observateurs prévus pour le scrutin.
Terrorisés. Hier, dès le matin, les jeunes du RDR ont dressé, avec des pneus et des poutres, des barrages sur les axes menant vers les quartiers populaires. Dès 9 heures, le RDR, où le moral est visiblement très bas, dénombre neuf morts. Vers midi, une fumée épaisse monte de Yopougon, le fief du Front populaire ivoirien (FPI) au pouvoir. Militaires et gendarmes patrouillent. A un carrefour, ils tiennen