Istanbul de notre correspondant
Ils ont cessé de s'alimenter depuis le 20 octobre, et les 139 «grévistes à mort» se disent prêts à aller jusqu'au bout. Entrés hier dans leur 47e jour de grève de la faim, ces prisonniers politiques de treize établissements veulent protester contre le plan du ministère de la Justice turc qui prévoit le transfert des détenus dans des cellules individuelles d'isolement. Selon l'Association des parents des détenus, 48 sont déjà dans une phase critique.
Le mouvement de protestation avait commencé dans dix-huit établissements pénitentiaires avec la participation de 816 détenus politiques, accusés d'appartenir à des organisations d'extrême gauche, comme le Front-Parti révolutionnaire de la libération populaire (DHKP-C), le Parti communiste ouvrier de Turquie (TKIP) et le Parti communiste de Turquie (marxiste-léniniste). Les prisonniers membres ou proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ne participent pas activement à cette «grève jusqu'à la mort» mais soutiennent le mouvement par des grèves de la faim de solidarité de sept jours. Parmi les 12000 prisonniers politiques de Turquie, trois quarts sont accusés d'appartenance au PKK. La population totale des établissements pénitentiaires atteint 68000 personnes. Un mouvement similaire avait eu lieu en juillet 1996. Douze grévistes de la faim étaient morts, à partir du 60e jour.
C'est encore une fois la création de nouveaux types de prison conçus par le ministère de la Justice, dits de type F, qu