Un petit air de guerre froide flottait hier entre Washington et Moscou. Le département d'Etat a refusé de commenter la réhabilitation de l'hymne soviétique au moins la musique par le président Poutine : «C'est un sujet intérieur qui concerne les Russes.» En revanche, c'est en des termes violents que la Maison Blanche a réagi à la condamnation d'Edmund Pope. «Ce verdict est injustifiable et sans aucun fondement. Aucune preuve n'existe contre Edmund Pope», nous a déclaré hier Daniel Cruise, du National Security Council. «Nous restons informés par sa femme. Elle indique que sa santé s'est détériorée ces derniers jours. Nous demandons donc à la Russie de le relâcher pour des raisons humanitaires.» Selon Daniel Cruise, «des contacts ont été pris au plus haut niveau». Les autorités américaines ne cessent de dénoncer la manière dont Pope a été traité depuis son arrestation en avril. Bill Clinton avait déjà évoqué la question directement avec Vladimir Poutine. La secrétaire d'Etat Madeleine Albright a publiquement qualifié son procès de «scandaleux». Le département d'Etat proteste notamment contre les conditions d'accès au prisonnier : les visites des diplomates et les médecins américains ont été sévèrement limités. Selon le représentant républicain John Peterson, de Pennsylvanie (l'Etat d'où vient Pope), l'affaire laissera des traces durables sur les relations russo-américaines. Dans une résolution, la Chambre des représentants a appelé Bill Clinton à couper l'aide à Moscou si
Une sentence injustifiable pour Washington.
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par Pascal RICHE
publié le 7 décembre 2000 à 7h38
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