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Libération

Al Gore à la sauce suprême

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La Cour de Floride doit statuer sur les recomptes partiels.
publié le 8 décembre 2000 à 7h42

Washington

de notre correspondant

Le dernier acte du drame politique américain se joue depuis hier à Tallahassee. A 10 heures, les sept juges de la Cour suprême de Floride, cinq hommes et deux femmes, se sont assis dans leurs fauteuils noirs, face aux avocats d'Al Gore et de George Bush, face aux caméras des télévisions et face à l'Histoire aussi. Ces sept Américains, tous démocrates à l'exception d'un seul, indépendant, auront le dernier mot. S'ils déçoivent les espoirs démocrates, Al Gore concédera probablement sa défaite sans attendre. Si Gore décidait de s'acharner, il perdrait le soutien de nombre de ses amis politiques, après avoir perdu celui de l'opinion.

«Pas la solution». La Cour suprême de Floride a été saisie en appel par le camp démocrate, contre la décision prise lundi par le juge Sanders Sauls, à Tallahassee, de ne pas poursuivre l'examen des 14 000 bulletins litigieux de Palm Beach et de Miami-Dade. L'audience, qui a duré à peine plus d'une heure, n'a pas semblé favorable au camp de Gore. Le président de la cour, Charles Wells, a d'emblée indiqué que les tribunaux ne pouvaient intervenir qu'en cas de violation manifeste de la loi électorale. Il a, par ailleurs, estimé que la loi ne prévoyait pas les recomptes partiels et a laissé entendre qu'un recompte total des centaines de milliers de bulletins du comté de Miami-Dade serait impossible avant la date butoir légale du 12 décembre: «Nous n'avons pas la solution.» Les règles électorales fédérales exigent, en effet