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Interview

«La percée de l'extrême droite risque d'isoler la Roumanie»

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Pour le sociologue Alin Teodorescu, les électeurs doivent se mobiliser pour faire barrage à Vadim Tudor.
publié le 8 décembre 2000 à 7h42

Bucarest envoyé spécial

Les Roumains votent dimanche pour le second tour de la présidentielle, qui va se jouer entre l'ex-communiste Ion Iliescu, favori du scrutin, et le leader de l'extrême droite, Corneliu Vadim Tudor. Le sociologue Alin Teodorescu, fondateur et président de l'Imas, le plus prestigieux institut de sondage roumain, explique la poussée du Parti de la Grande Roumanie et de son chef, qui a marqué le premier tour de l'élection.

Corneliu Vadim Tudor peut-il remporter la présidentielle?

En théorie, on ne peut exclure une telle hypothèse au vu des résultats du premier tour. A peine 1 million de voix séparent le candidat du PRM (Parti de la Grande Roumanie) de l'ancien président Ion Iliescu du PDSR (Parti de la démocratie sociale de Roumanie, ex-communiste), arrivé en tête le 26 novembre. Tout est possible si les abstentionnistes et les électeurs du centre et de la droite libérale, ainsi que ceux du parti de la minorité hongroise, ne se mobilisent pas le 10 décembre en votant pour Ion Iliescu, même en se bouchant le nez. J'étais un dissident, mais j'irai moi aussi voter pour lui. Il y a trois mois, le leader du PRM pesait 15 % dans les sondages. Il a remporté 28 % des voix au premier tour. Il y a un phénomène Tudor avec sa dynamique propre qu'il faut à tout prix bloquer pour éviter que la Roumanie soit mise au ban de l'Europe.

Qui a voté pour ce candidat populiste et xénophobe?

La majorité de ses électeurs a entre 18 et 44 ans. Ils sont les victimes de la crise économiq