Nice envoyés spéciaux
Jospin qui pleure, Chirac qui éternue: les yeux et le nez irrités par les effluves piquants des gaz lacrymogènes, les deux têtes de l'exécutif français ont accueilli, hier matin au palais des congrès de Nice, les dirigeants des 28 pays conviés au premier jour de ce dernier sommet européen du siècle. Les fumées des grenades tirées par la police (lire page suivante) se sont malencontreusement infiltrées dans la ventilation du palais Acropolis, mais les manifestants antimondialisation n'ont pas empêché l'ouverture du premier rendez-vous de la journée: la conférence européenne entre les Quinze de l'Union, les treize candidats à l'adhésion (1) et, à titre d'observateur, la Suisse.
Risque d'échec. De Nice, ces pays candidats sont repartis avec une nouvelle frustration et une angoisse non dissipée: toujours pas de date ferme pour leur entrée et le risque d'un échec de la réforme des institutions de l'Union, qui sonnerait le glas d'un élargissement rapide. «Nous n'avons pas obtenu ce que nous voulions, c'est-à-dire la confirmation d'une date de fin des négociations», confiait, à la sortie, le secrétaire d'Etat polonais, Jacek Saryusz-Wolski. Pour lui: «Ce serait une catastrophe pour nous et l'Europe tout entière» que ce sommet s'achève de surcroît sans un nouveau traité de Nice. Alors que la Commission européenne, dans un document présenté en novembre, proposait de boucler les négociations dès la fin 2002 avec les candidats les plus avancés, les Quinze sont eux r