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Libération
Interview

«S'élargir, c'est le but même de l'Union»

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publié le 8 décembre 2000 à 7h42

Lennart Meri, ex-dissident et écrivain, préside l'Estonie, le plus petit des trois Etats baltes (1,4 million d'habitants), un candidat sérieux à l'UE en raison du succès de ses réformes économiques et de la démocratisation. De passage à Paris avant de se rendre à Nice, le chef de l'Etat, un polyglotte qui parle le français, a expliqué à Libération sa vision de l'Europe.

Qu'attendez-vous de ce sommet?

Pour l'Estonie et pour les autres candidats, le sommet devrait donner une date d'adhésion: 2003 serait l'idéal. Notre peuple a eu la volonté, surtout la volonté du coeur, de faire un travail dur pour se préparer à devenir membre. Et j'en suis fier. Nice doit lui apporter une réponse morale, lui dire que ses efforts vont être récompensés.

Comment voyez-vous votre place ?

Nous voulons que l'UE soit une organisation forte et qu'elle ait une voix politique puissante. En même temps, nous voulons aussi presque l'impossible: que les petits pays, et pas seulement les grands, aient la possibilité de se faire entendre dans cette symphonie européenne. Pendant les pauses, dans une symphonie, on entend bien jouer les flûtes. Je suis sûr que les manières démocratiques européennes trouveront une solution.

Vous sentez-vous bien acceptés par les membres de l'UE?

Il y a cette idée étrange selon laquelle l'élargissement coûte cher, que l'argent des travailleurs en France ou en Italie part pour un peuple inconnu du Nord. Mais c'est une façon de penser du XIXe siècle. L'Europe a besoin d'un élargissement.