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Libération

Du traite ambitieux a l'accord convenable

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Chirac veut amener ses partenaires à un compromis.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

Nice envoyés spéciaux

Jacques Chirac ne laissera pas filer son sommet: à moins de quarante-huit heures de la date butoir de dimanche midi qu'il s'est fixée pour boucler la réforme institutionnelle de l'Union, le chef de l'Etat a sorti ses grosses batteries en vue d'arracher un compromis à Quinze qu'il pressent «naturellement difficile». Aux soucis que lui causent déjà les affaires françaises, pas question d'ajouter l'humiliation d'un fiasco européen. Sa farouche détermination a éclaté pendant le dîner «informel» des chefs d'Etat et de gouvernement, destiné à une première prise de pouls, jeudi soir. Bien loin du fameux dîner du vendredi 13 octobre à Biarritz, où la coalition des «petits» pays de l'Union s'était plainte d'une agression en règle menée de conserve par Chirac et Jospin, cette fois-ci, la victime expiatoire a été Romano Prodi

Dernier rempart. Le président de la Commission européenne, qui a toujours agacé l'Elysée, énerve d'autant plus la présidence française qu'à Nice il fait un peu figure de dernier rempart de cette «Union toujours plus étroite» voulue par les «pères fondateurs». Or la France a manifestement ravalé ses prétentions de parvenir à un traité «ambitieux» pour ne plus viser qu'un «accord convenable», selon les mots utilisés vendredi par le Président, qui risque d'être bien en deçà de la barre fixée par la Commission. Pour Chirac, réussir Nice «suppose que chaque nation, sans exception, accepte de faire un pas dans la direction d'un compromis». Histoire d