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La société anonyme européenne existe

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Les discussions sur ce sujet piétinaient depuis trente ans, à Bruxelles.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

Nice envoyé spécial

La Société anonyme européenne (SAE) est (presque) née, vendredi, dans les couloirs du palais Acropolis. Et les responsables français n'étaient pas peu fiers d'avoir mené à terme un bébé aussi difficile, désiré de longue date par la Confédération européenne des syndicats. Cela fait en effet trente ans que l'on discute à Bruxelles de ce qui paraît être une évidence: permettre aux grandes entreprises transnationales (style EADS, Airbus industrie, etc.) d'adopter un statut type, qui régisse leur fonctionnement interne de façon transparente.

Divisions. Le dossier butait toujours sur le même écueil: celui de l'implication des salariés dans la gestion de l'entreprise. Dans le rôle du mauvais coucheur, la Grande-Bretagne, pour laquelle vouloir associer, de près ou de loin, les salariés à la vie de l'entreprise relève du «non-sens» absolu. Elle a été rejointe par l'Espagne, qui, jusqu'au bout, a voulu bloquer le dossier pour les mêmes raisons. A l'inverse, les Allemands, pour qui la cogestion est l'essence même du «modèle rhénan», militaient pour étendre le plus loin possible la participation des travailleurs à l'entreprise.

Cogestion «light». Le compromis trouvé vendredi est, en quelque sorte, une première application des «coopérations renforcées», puisqu'il revient à laisser Madrid sur le bas-côté: l'Espagne ne sera pas obligée de transposer dans son droit les dispositions relatives à la participation des travailleurs. Mais attention: il n'est pas question que ce p