Nice envoyés spéciaux
La bataille du pouvoir a commencé à Nice. Les quatre grands (Allemagne, France, Italie et Grande-Bretagne) ainsi que l'Espagne n'ont, en effet, aucune envie de se retrouver dominés par la majorité écrasante de petits pays qui composera l'Union élargie à 27. Pour éviter ce «cauchemar», il est donc nécessaire de limiter l'influence de ces derniers au sein du Conseil des ministres (l'un des deux organes législatifs avec le Parlement européen), ce qui passe par une redistribution des voix dont dispose chaque Etat lors des votes à la majorité qualifiée (la repondération des voix): actuellement, elles vont de 2 (pour le Luxembourg) à 10 (pour les quatre grands). Dans le même temps, il faut éviter que le surnombre paralyse l'Union, en particulier la Commission européenne. Sur ces deux points, la présidence française devrait rendre publiques ses propositions de compromis ce matin.
Poids démographique. Plusieurs systèmes sont sur la table pour tenir davantage compte du poids démographique des grands pays. La «double majorité» que propose la Commission a la faveur de la plupart des délégations: une décision serait adoptée si une majorité simple d'Etats représentant plus de 50 % de la population était réunie. Mais la France ne veut pas que l'Allemagne, par ce biais, puisse peser plus lourd qu'elle grâce à ses 22 millions d'habitants de plus...
Les trois autres systèmes restent dans le cadre actuel: la majorité qualifiée représente toujours 71 % des voix, mais, en jou