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Libération

Vote à haut risque en Côte-d'Ivoire

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Législatives dimanche, sur fond de couvre-feu et d'état d'urgence.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

Les élections législatives auront lieu, comme prévu, dimanche, a réaffirmé, vendredi, le ministre de l'Intérieur ivoirien, Emile Boga Doudou. A moins d'un report de dernière minute, les Ivoiriens iront donc voter sous état d'urgence et couvre-feu. Mais, d'ici à dimanche, tout est possible. Les partisans d'Alassane Ouattara (Rassemblement des républicains, RDR) estiment que son exclusion des législatives du 10 décembre pour cause de «nationalité douteuse» les rejette de la communauté nationale et s'en prennent depuis aux symboles de l'Etat, tandis que le nouveau pouvoir ivoirien, présidé par Laurent Gbagbo (Front populaire ivoirien, FPI), croit savoir que le RDR veut prendre le pouvoir par les armes et se prépare au pire.

Menace de sécession. Les violences qui ont suivi l'invalidation de la candidature de Ouattara, déjà exclu de la présidentielle du 25 octobre, ont fait plus d'une vingtaine de morts depuis lundi et ont été suivies de nombreuses arrestations dans les rangs de ses partisans. Les provinces du nord musulman du pays, considéré comme le fief naturel de Ouattara, menacent, elles, de faire sécession. En début de semaine, des partisans du RDR ont chassé les représentants de l'Etat ivoirien de Kong, la ville natale de Ouattara. Dans la nuit de jeudi à vendredi, quatre gendarmes et trois policiers ont été blessés par balles à Tengrela, à la frontière avec le Mali, par des manifestants qui ont incendié la préfecture et la gendarmerie.

Vendredi, des délégations de chefs cou