S'agissait-il d'empêcher des manifestations le jour où le roi Mohammed VI prononçait un discours marquant l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et engageait les Marocains à se mobiliser en leur faveur? Les autorités ont en tout cas tenu parole. Samedi matin, elles avaient annoncé l'interdiction des manifestations prévues le soir et hier dans plusieurs régions. Du coup, la police armée de matraques est intervenue contre les manifestants de deux organisations qui entendaient défiler, séparément, à l'occasion de cet anniversaire: l'Association des droits de l'homme (AMDH, indépendante) et les islamistes d'Al Adl Wa al Ihssane (Justice et bienfaisance, non reconnue). Le mouvement du vieux chef islamiste cheikh Yassine voulait protester contre l'interdiction de sa presse et les tracasseries dont il dit être l'objet.
Arrestations. A Rabat, où l'on comptait environ 300 islamistes, comme à Casablanca, où ils étaient en revanche de 5 000 à 6 000, la police a violemment dispersé hier ces deux rassemblements. Selon Justice et bienfaisance, la femme de cheikh Yassine et sa fille Nadia, véritable porte-parole du mouvement, ont été arrêtées à Rabat ainsi que plusieurs dizaines de manifestants. De nombreuses interpellations auraient aussi eu lieu dans plusieurs autres villes.
Si cette affaire marque un net raidissement dans la gestion du phénomène islamiste, l'AMDH n'a pas été mieux traitée. Rassemblés samedi à Rabat devant le Parlement, quelques dizaines de mili