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Libération

Corleone veut en finir avec Cosa nostra

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La ville crée un centre antimafia en marge du sommet anticriminalité de l'ONU.
publié le 13 décembre 2000 à 7h57

Corleone envoyé spécial

Un scénario digne du Parrain, avec en vedette américaine Kofi Annan, secrétaire général des Nations unies, descendant d'hélicoptère dans le village de Corleone, symbole de la Mafia, tel était le programme mis au point par les autorités italiennes pour célébrer la signature par 150 Etats d'une convention des Nations unies destinée à lutter contre le crime organisé. Mais le scénario eut quelques imprévus.

En dépit de l'inauguration du centre de documentation antimafia portant le nom de Kofi Annan, celui-ci a préféré, hier, faire le voyage d'Alger pour apposer sa signature sur les accords de paix Ethiopie-Erythrée (lire page 13). Quant au Premier ministre italien, D'Amato, il s'est aussi fait excuser, pour cause de sciatique. Bref, après une minute de silence en l'honneur du juge Falcone, assassiné le 23 mai 1992, c'est une cérémonie en demi-teinte qui s'est déroulée pour marquer l'ouverture du centre antimafia à quelques centaines de mètres des maisons des chefs mafieux, sous l'oeil curieux de 2 000 à 3 000 Corléonais.

Le président italien Ciampi a vu dans l'inauguration du centre (pour l'instant quasi vide!) «la volonté de tout un peuple de se libérer de la servitude qu'a constituée depuis des siècles l'existence des mafias». «Je suis ici pour attester la volonté de toute l'Italie et de 150 nations du monde de lutter contre le crime organisé», a-t-il ajouté.

Les badauds étaient sensibles au symbole. «Nous en avions assez d'être considérés comme mafieux sou