Palerme envoyé spécial
Directeur du bureau des Nations unies pour la prévention des crimes, Pino Arlacchi est le maître d'oeuvre de la convention qui a été signée hier à Palerme, au sommet de l'ONU, contre le crime organisé. Le document, qui comprend 41 articles, oblige les Etats signataires à incriminer quatre types d'infraction : participation à un groupe criminel organisé, blanchiment d'argent, corruption et entrave au bon fonctionnement de la justice.
Pourquoi avoir choisi Palerme?
Palerme était la ville symbole de la Mafia et elle entend devenir le symbole de la lutte antimafia. Elle est la démonstration qu'une volonté populaire, relayée par les politiques, parvient à lutter efficacement contre la mafia, en respectant toutes les règles de la démocratie.
Qu'apportera de plus la convention de l'ONU contre le crime transnational?
Contrairement à de nombreux textes des Nations unies, cette convention n'est pas le produit du plus petit dénominateur commun. Elle représente ce que nous pouvons faire de mieux pour lutter contre le crime organisé. Je vous donne plusieurs exemples: dans beaucoup de pays comme en Russie , le blanchiment d'argent sale n'était pas un délit. Il le deviendra et sera sanctionné comme tel. Les pays anglo-saxons ne connaissaient pas le délit d'associations criminelles ou n'en avaient pas la même définition que nous, tenants du droit continental. Cela signifiait, en pratique, que des centaines de mafieux italiens pouvaient se réfugier aux Caraïbes, garantis