Strasbourg
de notre correspondante
Jacques Chirac, président en exercice de l'Union européenne, est content de lui. Il est venu le dire hier aux parlementaires européens sceptiques réunis à Strasbourg. Il leur a expliqué que le traité de Nice était «le meilleur accord possible» parce qu'il fallait bien tenir compte «de la réalité des choses», et notamment de l'état des «opinions publiques».
L'hémicycle lui a réservé un accueil glacial. Il n'y a eu personne, ou presque, pour l'applaudir, ni dans les rangs de la gauche, et encore moins dans ceux de la droite. A tel point que, dans sa réponse, le chef de l'Etat embarrassé s'est enferré dans un gros mensonge: il a assuré avec aplomb que jamais la présidence française n'avait envisagé d'accorder moins de voix à la Pologne qu'à l'Espagne, qui comptent le même nombre d'habitants. «Une erreur de frappe», a assuré Jacques Chirac... oubliant qu'à Nice, les diplomates français avaient mis ce faux pas sur le dos de l'Allemagne.
«Un délit». Les députés européens ont en revanche réservé leurs plus chaleureuses ovations à Romano Prodi, qui s'est dit «très déçu» des «progrès faibles ou nuls». Le président de la Commission a stigmatisé «l'intransigeance de certains Etats membres», qui constitue, a-t-il poursuivi, «un délit à l'égard des générations futures».
Jacques Chirac n'avait plus qu'à arborer son sourire le plus crispé pour écouter les présidents des groupes parlementaires lui expliquer, les uns après les autres, pourquoi le futur traité de