Procès le 20 décembre des assassins du chanteur Lounès Matoub, procès reporté la semaine dernière du tueur présumé d'Abdelkader Hachani, l'un des leaders du FIS: les autorités algériennes cherchent à se débarrasser au plus vite des affaires dites «sensibles», c'est-à-dire des assassinats attribués officiellement aux islamistes, mais qui, de notoriété publique, relèvent plutôt des forces de sécurité.
Instruction close. Lundi, la justice a donc annoncé que deux personnes présentées comme les meurtriers de Lounès Chenoui, un jeune islamiste repenti qui a avoué sous la torture, ainsi qu'un certain Malik Medjnoun seront traduites le 20 décembre devant le tribunal de Tizi Ouzou. Trois jours avant, les autorités judiciaires avaient déclaré «close» l'instruction du dossier. «Comment peut-on clore une instruction qui n'a pas eu lieu?» s'insurge Malika, la soeur du chanteur, en évoquant «l'absence de toute reconstitution digne de ce nom» et le fait que «la plupart des personnes citées dans cette affaire, notamment Norredine Aït-Hamouda (un député du RCD de Saïd Saadi, une formation de la coalition gouvernementale, ndlr), n'ont pas été entendues par le juge». Nadia, la femme de Lounès, qui fut gravement blessée dans l'attentat qui coûta la vie à son mari le 25 juin 1998, s'insurge aussi contre ces assises. «Aucune enquête sérieuse et indépendante n'a eu lieu. Je ne vois pas, dans ces conditions, comment faire un procès qui ne soit pas une mascarade, remarque-t-elle. Je pense qu'