Le Parquet russe a définitivement disculpé hier Boris Eltsine, en fermant l'enquête sur l'affaire de la société suisse Mabetex soupçonnée d'avoir versé des pots-de-vin à la famille et à des proches de l'ex-président pour la rénovation du Kremlin. L'ex-président, dont la fin du mandat avait été ternie par la multiplication des scandales, se voit ainsi blanchi. Aurait-il été mis en cause, Eltsine bénéficie de l'immunité garantie par un décret du président Vladimir Poutine. «L'affaire a été close pour absence de délit», a annoncé le juge d'instruction Rouslan Tamaïev, affirmant n'avoir subi «aucune pression politique ni physique».
Poubelle. Le juge a cependant confirmé que la famille d'Eltsine avait bénéficié de cartes de crédit garanties par le directeur de Mabetex, Bexhet Pacolli, sur lesquelles elle avait tiré 55 000 francs suisses, remboursés par la suite à partir d'un compte personnel d'Eltsine. Il a également souligné que l'ancien intendant du Kremlin, Pavel Borodine, n'était nullement coupable. Toute l'affaire, «122 volumes de 250 pages chacun, ira à la poubelle», a conclu l'enquêteur. L'ex-procureur général Iouri Skouratov, qui avait lancé l'enquête avant d'être écarté par Eltsine, a estimé que la clôture de cette affaire était «une décision politique», «prise au plus haut niveau».
Mais la justice russe n'est pas toujours aussi clémente. Hier, le Parquet a annoncé avoir envoyé à Madrid tous les documents justifiant sa demande d'extradition de Vladimir Goussinski, arrêté l