Austin envoyé spécial
«En tant que gouverneur, disait un des derniers spots télévisés de la campagne démocrate, George W. Bush a réduit les impôts des compagnies pétrolières (image: un derrick), tout en s'opposant à l'accès à la santé pour 200 000 enfants (image: un gamin alité) [...] ÊIl a laissé les pollueurs faire leur Êpolice eux-mêmes (image: fumées)...» ÊA croire les démocrates, le Texas est l'enfer sur terre et Bush son Belzébuth. Pourtant, les Texans l'aiment, leur gouverneur. Pour eux, il a «rempli le contrat». Sans trop de mal: son programme était très limité: réforme de l'éducation, durcissement de la justice pénale, allégement des contraintes pour les entreprises. Ce petit bilan est celui d'un homme pragmatique, habile et profondément conser vateur.
La loi et la mort
Difficile, pour évoquer le bilan de Bush, de ne pas commencer par la peine de mort. Sous ses deux mandats, 151 personnes ont été exécutées, un record absolu. Son entourage minimise son rôle: «Juridiquement, le gouverneur ne peut commuer une sentence, mais seulement retarder de trente jours une exécution.» Mais Bush n'a jamais émis une seule interrogation sur la justice criminelle texane, pourtant «anormale». Il y a dans cet Etat plus de prisonniers que partout ailleurs, et trois fois plus d'exécutions. En bon texan, Bush vénère la sévérité pénale. Une de ses premières réformes a été de durcir la répression contre les mineurs délinquants. Résultat, le nombre des enfants incarcérés a triplé. L'affaire Car