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Libération

L'«espion» américain gracié par Poutine.

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Un geste politique destiné au nouvel élu, George W. Bush.
publié le 15 décembre 2000 à 8h07

Moscou de notre correspondante

Edmund Pope, l'Américain condamné à vingt ans de camp à régime sévère pour espionnage, a été gracié hier par le président russe Vladimir Poutine. Extrêmement médiatisée, cette grâce est un geste politique avant tout destiné à la nouvelle administration américaine. A peine le décret présidentiel connu, Pope, 54 ans, qui souffre d'une forme rare de cancer, a quitté la prison de Lefortovo administrée par le FSB (ex-KGB, services secrets russes), où il se trouvait depuis avril. Accompagné par sa femme et un élu de Pennsylvanie, l'Etat où le couple réside aux Etats-Unis, il s'est envolé pour l'Allemagne afin d'y recevoir des soins médicaux. La télévision russe indépendante NTV n'hésitait pas hier à présenter le geste de Poutine comme un «cadeau évident» au nouveau président américain George W. Bush.

Lettre au Président. Depuis le sévère verdict prononcé le 6 décembre à l'encontre de Pope, la presse avait souligné à quel point l'issue du procès pourrait nuire aux relations russo-américaines. En l'absence d'une grâce, le Congrès américain était même décidé à stopper tous les programmes d'aide à la Russie, y compris la coopération spatiale.

Le 7 décembre, en dernier recours puisqu'il avait refusé de faire appel, l'ancien officier des services de renseignements de la Marine venu faire des affaires en Russie avait adressé une lettre au président russe. «Je vous demande de me gracier et de me libérer de prison afin que je puisse rentrer chez moi en Pennsylva