Menu
Libération

L'hypocrisie des Occidentaux

Article réservé aux abonnés
Le lobby nucléaire a convaincu Kiev d'exiger, en échange de l'arrêt, la construction de deux réacteurs.
publié le 15 décembre 2000 à 8h04

La mise en scène de l'arrêt complet de la centrale de Tchernobyl ne saurait masquer l'inquiétante réalité. Contrairement aux déclarations officielles de l'Ukraine, la fermeture de «Tchernobyl 3» répond d'abord à un impératif de sûreté: ses tubes de contrôle de la réaction nucléaire se dégradaient dangereusement. Et permet aux autorités de Kiev d'apparaître comme respectueuses du «mémorandum» signé en 1995 avec les pays du G7 qui prévoyait l'arrêt avant la fin 2000.

Mais il ne met un terme pas au danger potentiel représenté par le «magma nucléaire» encore actif sous le sarcophage construit autour des restes du réacteur numéro 4. Ni à la menace que font peser les autres réacteurs dépourvus d'enceinte de confinement, encore en activité à l'Est (voir carte). Ni, surtout, à l'abandon quasi total, par la communauté internationale, des six à sept millions de personnes touchées.

«Cette fermeture est positive pour la sécurité. Mais c'est un guet-apens. On va croire que l'affaire est réglée. Alors que cela n'arrête pas les conséquences médicales, sociales et écologiques», dénonce Dusan Zupka, chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU pour les victimes de Tchernobyl. «Il y a un abîme choquant entre les 720 millions de dollars donnés par les pays riches pour l'aide technique et les 4 millions de dollars réunis depuis 1990 pour l'aide aux populations», souligne-t-il.

Pourtant sur les 155000 kilomètres carrés contaminés par la catastrophe en Biélorussie, Russie et Ukr