Tchernobyl envoyée spéciale
La centrale nucléaire de Tchernobyl ferme enfin ses portes aujourd'hui. Le dernier réacteur en service sera mis à l'arrêt en grande pompe. Poussif, ce dernier avait connu deux avaries cet automne, et c'est in extremis qu'il a été relancé hier pour ne pas gâcher le cérémonial. C'est le président ukrainien Léonid Koutchma qui donnera, en direct devant les caméras à Kiev, l'ordre d'appuyer sur le bouton d'arrêt de la centrale. Le quatrième réacteur avait explosé le 26 avril 1986, contaminant largement l'Ukraine et la Biélorussie et, dans une moindre mesure, l'Europe orientale et occidentale.
Des années de réparation. La fermeture n'est qu'une des étapes d'un processus qui va durer des années. Il faut encore retirer le combustible irradié des réacteurs et retraiter les déchets radioactifs liquides et solides produits par la centrale, ce qui sera fait par deux usines en cours de construction. Les travaux les plus importants concernent la sécurité du sarcophage construit provisoirement après la catastrophe autour du réacteur accidenté, dans lequel subsistent de grandes quantités de matériaux radioactifs.
Devant ce sinistre bâtiment en béton, une technicienne explique que l'édifice souffre de corrosion. «Il y a quelque 1 000 m2 de fissures, dit-elle. Certaines sont suffisamment larges pour laisser passer un corps humain». Un second sarcophage devrait être construit au terme d'un coûteux projet lancé en 1998 pour huit ans avec une importante aide internation