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Libération

Al Gore, Gros-Jean comme devant..

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Il n'a pas prévu de solution de repli d'ici à la présidentielle de 2004.
publié le 16 décembre 2000 à 8h08

George W. Bush devrait révéler dès ce samedi les premières nominations à la Maison Blanche et au gouvernement. Vendredi, Bush a confirmé son intention d'inclure des membres du camp adverse dans son administration.

Washington

de notre correspondant

Que va devenir Al Gore? Pour lui, le choc de la défaite est d'autant plus terrible qu'il la vit comme injuste. Commence, dans sa tête, le jeu déprimant des mille «et si?» Et si j'avais fait un voyage de plus en Floride avant l'élection? Et si je n'avais pas perdu le Tennessee, mon fief? Et si je n'avais pas repoussé les offres de service de Bill Clinton, le génie des campagnes électorales? Et si le gouverneur de Floride ne s'était pas appelé Jeb Bush? Et si...

Son colistier, Joe Lieberman, lui, s'était prudemment ménagé un point de chute. Il s'est présenté à la fois à la vice-présidence, élection qu'il a perdue, et au Sénat (dans le Connecticut), élection qu'il a gagnée. Il semble déjà heureux. Al Gore, lui, se retrouve sans rien. Il n'a pas prévu de «plan B». Lorsque qu'on lui a demandé, pendant la campagne, ce qu'il ferait en cas d'échec, Gore a été pris au dépourvu: «J'imagine que je deviendrai une sorte d'écrivain», a-t-il répondu fin septembre sur MTV.

Thérapie. Ecrire un livre, pour Gore, n'est pas un projet: c'est une thérapie. En 1988 déjà, c'est par l'écriture qu'il avait pansé sa défaite (la Terre en balance, un livre sérieux sur l'environnement). Il avait été battu aux primaires démocrates, arrivant troisième derrière le gouv