Washington
de notre correspondant
Pour Jeffrey Berry, professeur de sciences politiques à l'université Tufts (Boston), les deux grands partis, démocrate et républicain, vont osciller pendant deux ans entre coopération et hostilité.
Les Américains peuvent-ils facilement tourner la page et oublier ce qu'il s'est passé?Non. Cet épisode de la vie politique va avoir des conséquences sur la Cour suprême, sur les rapports entre les démocrates et les républicains, sur les relations entre le Congrès et le Président. Nous allons entrer dans une période très difficile. Les démocrates et les républicains se partagent à part égale le Congrès. Ils ont chacun 50 sièges au Sénat. Les républicains n'ont que 51 % des sièges à la Chambre. Les démocrates sont donc en bonne position pour rafler les deux Chambres aux élections de 2002. Dans l'histoire américaine, le parti qui n'a pas le pouvoir à la Maison Blanche gagne presque toujours quelques sièges lors de l'élection suivante. Et, en 2002, 33 sièges de sénateurs seront en jeu (sur 100, ndlr), dont 20 sont ceux de républicains sortants. L'enjeu est donc important. Ce sera une source de grande tension et de grande méfiance entre les deux partis.
La collaboration que souhaite George Bush est donc compromise...
Pas forcément, et c'est le paradoxe de la situation. S'ils veulent se représenter devant les électeurs en 2002, les représentants et les sénateurs doivent avoir produit quelque chose. Ils vont donc être contraints à une certaine collaboration.