Porto Loko envoyé spécial
Le tapis rouge s'envole, chassé par les pales de l'hélicoptère. Vêtu d'un boubou blanc, Kofi Annan vient d'atterrir à Porto Loko. Le bataillon du Nigeria présente les armes au secrétaire général des Nations unies. Des gardes du corps appuyés par des ninjas jordaniens montés sur une automitrailleuse assurent la protection. Au son des tam-tams, les femmes dansent et les enfants chantent: «Bienvenue Kofi Annan, nous voulons la paix.»
La paix? Depuis 1991, le pays est à feu et à sang. Les miliciens du RUF (Front révolutionnaire uni) ont mené une politique de terreur, mutilant des civils par milliers. Les réfugiés continuent d'affluer à la frontière, pour se réfugier en Guinée (lire ci-contre).
Regonfler. En mai dernier, les rebelles du RUF ont pris en otages 500 Casques bleus, en encerclant 300 autres, avant de les libérer. Cuisant souvenir pour l'ONU. Aussi, début décembre, Annan est-il venu regonfler le moral des troupes onusiennes, arrivées en octobre 1999, et essayer de recadrer la plus importante (13 000 hommes déployés) et difficile opération de l'ONU en cours. Une opération sauvée du naufrage par l'envoi d'un contingent britannique au printemps dernier. Dans son petit quartier général, le commandant nigérian joue les braves devant le secrétaire général de l'ONU: «Nous défendons la route qui mène à Freetown (la capitale). Votre présence ici signifie que les Nations unies n'entendent pas se laisser faire!»
Fragilité. La réalité est moins glorieuse. L'I