Pékin de notre correspondant
On ne touche pas impunément aux symboles de l'islam, en Chine pas moins qu'ailleurs. Un banal conflit entre une communauté musulmane et un boucher non musulman a dégénéré mercredi, dans l'est de la Chine, en bataille rangée avec la police, provoquant, selon le Centre d'information sur les droits de l'homme de Hong-kong, cinq morts et une quarantaine de blessés.
«Agitation». C'est un boucher du village de Heliu, dans la province du Shandong, qui a mis le feu aux poudres en septembre dernier, en affichant sur son échoppe qu'il vendait du «porc musulman». On ignore s'il s'agissait d'une provocation ou d'une opération de promotion totalement à côté de la plaque. Toujours est-il que la communauté musulmane locale a pris cette affiche comme une insulte et a réclamé qu'elle soit retirée. Non seulement elle ne le fut pas, mais trois musulmans ont été arrêtés pour «agitation».
Les incidents violents ont éclaté après la découverte samedi dernier d'une tête de porc pendue face à la mosquée du village, selon le quotidien South China Morning Post de Hong-kong. Mercredi, alors que la tension était à son comble, les musulmans locaux ont été rejoints par plusieurs centaines d'autres venus de la province voisine du Henan. Des échauffourées ont éclaté entre musulmans et non-musulmans, puis avec la police, qui a d'abord tiré en l'air, puis dans la foule en colère. Les autorités locales ont refusé de confirmer le bilan donné par le comité de Hong-kong.
Minorité. Les pro