Philippsburg envoyée spéciale
Posé sur son wagon de chemin de fer, le conteneur TN 13/2 attend, depuis octobre déjà, dans la cour de la centrale nucléaire de Philippsburg, au sud-ouest de l'Allemagne. A l'intérieur, douze assemblages de combustible irradié, hautement radioactifs, prêts à partir pour l'usine de française de retraitement de La Hague (Manche). «Nous avions tous les feux verts, toutes les autorisations nécessaires, explique le directeur de la centrale, Hans-Josef Zimmer, mimant le désespoir. Tous, sauf l'accord politique du gouvernement français.»
Depuis des mois déjà, ces douze assemblages, avant-garde de dizaines d'autres également en attente de départ pour la France, sont au coeur d'une formidable partie de poker menteur entre la France et l'Allemagne. Plus un crayon d'uranium allemand ne sera accepté en France tant que l'Allemagne n'aura pas commencé à reprendre ses déchets en attente à La Hague, a fait savoir le gouvernement français. Six châteaux de déchets retraités attendent là depuis plusieurs années déjà, prêts au départ pour le centre de stockage de Gorleben, au nord de l'Allemagne.
Craignant les rodéos des écologistes, qui tentent chaque fois d'empêcher les livraisons à Gorleben, le gouvernement «rouge-vert» de Gerhard Schröder est peu pressé d'organiser ce rapatriement. Un retour ne sera pas possible avant fin mars, après les élections régionales du 25 mars au Bade-Wurtemberg, a-t-il fait savoir.
Engorgées. «Nous avons absolument besoin que les transpor