Berlin de notre correspondante
Deux heures et demie durant, reproches et jérémiades volent, vendredi, devant la Commission des affaires européennes du Parlement allemand, réunie pour examiner les résultats du sommet de Nice. «Je crains que l'on ait fait des reculs massifs en termes d'efficacité, de légitimité et de transparence», commence Peter Hintze, chargé des questions européennes au groupe chrétien-démocrate (CDU). «Non seulement nous avons un résultat minimal, mais nous avons une relation franco-allemande brisée, enchaîne Helmut Haussmann, député libéral. Pas besoin d'être diplômé de français pour savoir qu'on heurterait la France en lui brandissant l'argument que l'Allemagne est plus grande qu'elle.»
Sommé par l'opposition de s'expliquer, le ministre vert des Affaires étrangères Joschka Fischer affiche aussi une mine renfrognée. «Le résultat est aussi loin de l'idéal pour nous», répond-il. Alors qu'une grande partie de la presse européenne a déclaré l'Allemagne grande gagnante de Nice, l'intéressée semble embarrassée par son succès. «Présenter l'Allemagne comme le vainqueur, c'est un non-sens absolu», assure Fischer.
Les trois grands succès allemands à Nice sont: l'obtention de 27 sièges de plus que les trois autres «grands» pays au Parlement européen, un «filet de sécurité» prenant en compte son poids démographique lors des votes au Conseil et une nouvelle conférence constitutionnelle en 2004.
Mais l'Allemagne a aussi quelques bonnes raisons d'être insatisfaite: l'extens