Rome de notre correspondant
Affrontements violents des autonomes avec les forces de l'ordre, manifestations de protestation de l'extrême gauche d'un côté, de soutien des néofascistes de l'autre... Venu remettre le traditionnel sapin de Noël de la place Saint-Pierre, offert cette année par la Carinthie, l'Autrichien Jörg Haider, tout sourire, était visiblement satisfait, samedi soir, de l'effet produit par son séjour romain.
Le Vatican avait pourtant tout mis en oeuvre pour minimiser la portée de l'événement. Après avoir, au cours des jours précédents, fait savoir par la voix du cardinal Angelo Sodano que «les portes du Saint-Siège [sont] ouvertes à tous», samedi matin, Jean Paul II a veillé à ce qu'aucun photographe n'assiste à l'audience privée et ne puisse immortaliser sa poignée de main avec le leader d'extrême droite.
Nom banni. Dans un bref message de remerciement, le souverain pontife n'a évoqué que le sapin, sans jamais prononcer le nom de Haider. Le pape a insisté pour rappeler que le cadeau de la Carinthie «avait été accepté» il y a trois ans, c'est-à-dire avant que Jörg Haider en devienne le gouverneur et que son parti entre au gouvernement. Enfin, à la sortie de l'audience, la délégation autrichienne s'est vu remettre une copie du message papal prévu pour la journée de la Paix du 1er janvier, dans lequel Jean Paul II condamne fermement le nationalisme, le racisme et l'antisémitisme.
Le dirigeant du FP÷ a soutenu qu'il n'avait personnellement pas reçu le document et il