Los Angeles, Washington de nos correspondants
Et si le scénariste dément qui a écrit le feuilleton de l'élection présidentielle avait réservé une bonne grosse surprise pour la fin? Normalement, aujourd'hui, les grands électeurs vont voter, dans chaque capitale des Etats américains, pour le candidat arrivé en tête, au cours d'une cérémonie sur fond de flonflons et de petits-fours. Bush devrait remporter 271 voix (dont les 25 de Floride) et Gore 267. Mais il suffirait que deux électeurs républicains choqués par l'arrivée à la Maison Blanche d'un Président qui n'a pas obtenu la majorité des votes dans le pays basculent sur Gore, et la machine se bloquerait. La Chambre des représentants devrait alors élire le Président.
Au Nouveau-Mexique ou en Caroline du Sud, voter pour l'autre camp est un acte criminel. Mais c'est autorisé presque partout ailleurs. Il y a déjà eu neuf cas de «traîtres» dans l'histoire américaine. Des militants démocrates ont donc lancé une campagne d'e-mails (contre l'avis d'Al Gore) pour faire basculer quelques grands électeurs républicains d'ici à aujourd'hui. Le scénario est improbable, mais, après tout, les grands électeurs ne sont pas plus fiables que les machines à voter de Floride.
Barbara Lett Simmons, démocrate, Columbia
«Si je vote blanc...»
Barbara Lett Simmons, 73 ans, est noire et blonde. Elle porte des pantalons, des grosses lunettes, un chapeau africain et une broche en W: «Pas pour Bush, hein? C'est pour "woman".» Ancienne institutrice, Barbara