Abidjan envoyées spéciales
Changement de règne en Côte-d'Ivoire: le nouveau président Laurent Gbagbo a investi les lieux du pouvoir avec un étonnement ravi. Lui, l'opposant historique emprisonné à plusieurs reprises, se retrouve soudain dans les meubles dorés de ceux qui ont tenté de le faire taire. L'homme ne boude pas son plaisir: il tient enfin sa revanche et affiche une belle assurance, que ne démontent pas les questions sur les violations des droits de l'homme. La Côte-d'Ivoire traverse pourtant une mauvaise passe et, selon Amnesty International, vit, depuis le coup d'Etat du général Gueï le 24 décembre 1999, un «cycle incessant d'exécutions extrajudiciaires et d'arrestations arbitraires suivies de tortures». Lors du soulèvement populaire qui a suivi l'élection présidentielle du 22 octobre comme lors des manifestations des 4 et 5 décembre organisées pour protester contre l'invalidation d'Alassane Ouattara, leader du Rassemblement des républicains (RDR), pour les législatives du 10 décembre, les témoignages recueillis par Amnesty indiquent que des éléments des forces de sécurité ont torturé, violé et tué en toute impunité.
Les récentes élections législatives se sont déroulées dans un climat tendu. De nombreuses associations des droits de l'homme dénoncent votre responsabilité dans les rafles mais aussi les viols et les tortures.Ce n'est pas moi qui ai ordonné de violer des femmes en détention. Le viol, c'est toujours horrible. Ça me révulse. J'ai demandé au ministre de l'I