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Libération

Autriche: les juges contre l'ingérence.

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Ils dénoncent les pressions de membres du FPÖ, le parti de Jörg Haider.
publié le 19 décembre 2000 à 8h15

Vienne de notre correspondant

Exaspérés par les tentatives de pressions dont ils sont victimes de la part de certains ténors du FPÖ (extrême droite), les magistrats autrichiens se rebiffent. Hier, 1 300 d'entre eux (sur les 1 800 que compte le pays) ont publié une lettre ouverte pour dénoncer le désir de certains «de mettre la justice au service de la politique». La lettre, remise notamment au président de la République Thomas Klestil et au chancelier conservateur (allié au FP÷) Wolfgang Schüssel, estime que «l'indépendance [de la justice] et la séparation des pouvoirs sont en danger lorsqu'une pression politique tente ouvertement de s'exercer sur une procédure en cours».

«Policiers-espions». Sans jamais citer nommément le FPÖ, les magistrats font clairement référence à la grande «affaire» qui agite depuis septembre l'Autriche toute entière: celle des «policiers-espions», qui pendant plusieurs années ont monnayé à des responsables politiques ­ la plupart issus du FPÖ ­ des informations classées confidentielles. Parmi les personnes actuellement visées par l'enquête, se trouvent des personnalités comme l'ex-leader du FP÷ Jörg Haider, Hilmar Kabas (chef de la section FPÖ de Vienne), et... l'actuel ministre de la Justice, Dieter Böhmdorfer, ancien avocat de Haider.

La goutte qui a fait déborder le vase a été la récente intervention du président du groupe parlementaire FPÖ, Peter Westenthaler, qui a réclamé le limogeage pur et simple du procureur chargé de l'affaire. Jörg Haider lui